Avant, je disais « les isos auto, c’est pas pour moi… » Mais ça c’était avant.
En fait pour être tout à fait honnête, j’étais rétif à utiliser cette fonction, alors que de toute façon, mon boitier ne la proposait pas. Je m’opposai simplement au principe d’un automatisme, d’un choix abandonné au boitier. Une forme de « snobisme technique » en quelque sorte.
Aujourd’hui je vois les choses tout autrement. Pourquoi ?
Parce que mon boitier actuel dispose de cette fonction. Parce que je l’ai testée. Parce qu’il est possible de débrayer l’automatisme. Parce que finalement il s’agit d’un semi automatisme comme la priorité à la vitesse ou à l’ouverture.
Le domaine qui me concerne aujourd’hui est la photo de spectacle.
Je travaille habituellement en mode « M », c’est à dire que je choisis moi même, la vitesse, et l’ouverture. En fonction de la position du curseur dans le viseur, je sais si je suis bon, surexposé, ou sousexposé, pour une sensibilité donnée.
Ici dans le viseur d’un EOS 40 D.
Naturellement, sauf dans certains cas particuliers (contre jour…), je souhaite retrouver une expo la plus correcte possible, et j’ajuste donc mes règlage en fonction de cela.
Si je suis surexposé, soit :
- J’augmente ma vitesse d’obturation,
- Je ferme mon diaphragme,
- Je baisse ma sensibilité.
Si je suis sousexposé, soit :
- Je baisse ma vitesse d’obturation,
- J’ouvre mon diaphragme,
- Je monte ma sensibilité.
Or, je pars de l’idée que j’ai choisi ma vitesse d’obturation, et mon ouverture en fonction de contraintes techniques et artistiques (flou de bougé, fond flouté, etc…). Alors que l’intervention sur la sensibilité ne contrarie pas ces choix.
Dans ce cas, pourquoi ne pas laisser le boitier réaliser un ajustement auquel j’allais de toute façon procéder de la même manière, mais moins vite, et donc moins efficacement ?
Un autre critère déterminant : la très haute qualité des images à hautes sensibilités, produites par les boitiers modernes.
Concrètement, laisser le boitier gérer la sensibilité, dans une plage pas trop étendue (par exemple de 500 à 2500 isos), dans le cas d’un concert, me semble pertinent. Mais alors que se passe t-il si je souhaite décaler cette exposition toujours donnée au centre par le boitier ?
Et bien cet automatisme est aisément débrayable, sur le 5D MKIII, et peut être sur d’autres modèles. Sur le 5D, cela passe par une fonction personnalisable qui permet de programmer la pression de la touche associée à la rotation de la molette supérieure.
De cette manière je peux librement, quitter les isos auto au profit d’une sensibilité « trop ou pas assez élevée » qui aura pour conséquence le décalage d’expo souhaité.
C’est royal !! Sur le terrain, la fonction isos auto, m’a donné d’excellents résultats, avec un taux de déchets (expo décalée) quasi nul. Vraiment impressionnant. Je n’en ai pas encore eu l’occasion, mais je compte bien tester cette configuration, non plus « M », mais en priorité à l’ouverture ou à la vitesse sur la photo animalière, en reportage extérieur, en église (mariage), etc…
Au studio en revanche, on privilégiera une sensibilité choisie manuellement.
Voilà pour partager ma pratique, qui ne constitue en rien un modèle, juste un retour d’expérience, que vous pouvez librement commenter, enrichir, contredire, compléter, etc 🙂
Edit : Je m’aperçois quand même que parfois en concert, les isos auto vont me produire un fond trop clair, dans ce cas, je glisse vers une sensibilité moindre manuellement, avec les touches programmées, et hop, j’assombris le fond de ma scène !! Sur mon dernier test : 75 % de mes photos environ en isos auto, le reste manuellement. Confortable… C’est normal, le boitier cherche à exposer correctement toute la scène (même en mesure sélective), pas uniquement le sujet principal, ça reste une machine.
A retenir : la fonction « isos auto » vous procurera un résultat très très satisfaisant d’un point de vue technique. Le résultat attendu d’un point de vue esthétique /artistique peut être décalé par rapport à ce rendu techniquement bon, d’où l’intérêt de pouvoir agir rapidement sur ces valeurs automatiques.